Lancée en Séville en novembre 1984 sur le thème « le progrès fait la différence « la Mercedes classe E W124 devient rapidement un immense succès commercial. Elle allie la qualité de construction qui a fait la réputation de la marque avec un agrément de conduite et une vivacité encore inédits sur les berlines de Stuttgart . Du chauffeur de taxi et sa placide 200 D, au chef d’entreprise pressé circulant en 300 E, un large éventail socio professionnel , mais tous amateurs de très bonnes voitures , appréciait leur quotidien à bord de leur classe E .
Mais à la fin des années 80 , BMW frappe fort avec sa très réussie série 5 E34, dont la M5 de 315 chevaux couronne la gamme . La presse internationale ne tarit pas d’éloge sur la berline sportive du constructeur Munichois et il est clair que même si la classe E se vend toujours bien , la clientèle la plus élitiste devra se tourner vers BMW pour rouler avec la meilleure berline sportive du monde.
Mercedes ne peut évidemment accepter cette situation et la réponse sera sans appel : en octobre 1990, au salon de Paris, est dévoilée la 500 E.
Ce modèle va être conçu et fabriqué en étroite collaboration avec Porsche, la voiture étant assemblé en partie sur les chaînes de montage de la 964. Une des raisons est l’élargissement des voies avants et arrières de la 500 E qui ne pouvaient tenir sur les chaînes des classe E 124 « classiques ». Si on veut aller un peu plus dans le détail, Mercedes fournissait des coques de 300 E à Porsche qui les préparait et posait les trains roulants spécifiques. Puis retour chez Mercedes qui installait le moteur et la boîte du nouveau roadster 500 SL( code m 119 de 326 ch ) , avant de renvoyer le tout à Porsche pour l’assemblage final … le descriptif ne serait pas complet si on omettait de vous dire qu’il y avait un retour ultime chez Mercedes pour contrôle qualité et expédition chez le distributeur…
Tout cela coûtait forcément très cher et la commercialisation de la 500 E, en dépit de son prix très élevé, n’a jamais été rentable pour Mercedes, mais lui a permis d’entrer une nouvelle fois dans la légende en fabricant « la berline la plus parfaite jamais construite « comme la surnomme les journalistes spécialisés dès les premiers essais. En effet, même aujourd’hui, aucune meilleure synthèse de confort et performance n’a été commercialisée.
C’est cette version, dans sa première génération, la plus désirable, que nous vous proposons aujourd’hui. Présentée dans le très sobre coordonné gris argent métallisé intérieur cuir noir, elle arbore la couleur des flèches d’argent des années 50. Livrée neuve au chef triplement étoilé Georges Blanc le 23 août 1992 par le garage Christian, agent Mercedes Benz à St Cyr sur Menton et voisin du restaurateur, elle restera sa propriété jusqu’en 2023 ou un professionnel de l’automobile de collection Girondin la rachètera pour la revendre à un autre chef étoilé ( ! ), mais Limougeaud celui-ci.
La voiture est équipée des principales options disponibles alors au catalogue : toit ouvrant électrique relevable, intérieur cuir, sièges électriques à mémoires, stores électriques arrières, double airbag …
En grande partie dans sa peinture d’origine, il est rarissime de pouvoir trouver aujourd’hui une 500 E Française au passé aussi limpide, prestigieux et traçable. Elle est destinée à un collectionneur averti et conscient de l’opportunité d’acquérir une auto aussi exceptionnelle et d’origine.
Pour conclure, je garde en mémoire la phrase d’un essayeur automobile bien connu dans les années 90, qui terminait son article consacré à la 500 E par ce parfait résumé : « » une auto qui se moque du paraître, puisqu’il lui suffit d’être » …
